Projet de loi de finances pour 2026 (PLF 2026) : ce qu’il faut retenir
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Projet de loi de finances pour 2026 (PLF 2026) : ce qu’il faut retenir

Le projet de loi de finances 2026, présenté en Conseil des ministres le 14 octobre 2025, constitue l’un des textes budgétaires les plus attendus de l’année. Il fixe les priorités économiques et sociales du gouvernement pour l’année à venir, tout en cherchant à réduire le déficit public et à préserver le modèle social français.
Chez La Centrale du Placement, nous décryptons pour vous les mesures fiscales, les objectifs budgétaires et les impacts sur les impôts des particuliers comme des entreprises.

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Sommaire

Quelles sont les principales mesures du PLF 2026 ?

Le PLF 2026 (projet de loi de finances) fixe les grandes orientations du budget 2026 de l’État. Le texte prévoit plusieurs réformes majeures :

  • Création d’une taxe sur les holdings dites « non opérationnelles » : cette taxe de 2 % concernera les sociétés à l’IS dont les actifs dépassent 5 millions d’euros et dont plus de 50 % des revenus proviennent d’activités passives (placements financiers, immobilier locatif, trésorerie dormante).
  • Gel du barème de l’impôt sur le revenu : pour les revenus 2025, les tranches restent celles de 2024. Ce gel implique une hausse mécanique de l’impôt pour les foyers dont les revenus augmentent légèrement.

Tranche de revenu

Taux

Jusqu’à 11 497 €

0 %

11 498 € – 29 315 €

11 %

29 316 € – 83 823 €

30 %

83 824 € – 180 294 €

41 %

Dès 180 295 €

45 %

  • Réforme des retraites et fiscalité des pensions : fin de l’abattement de 10 %, remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 € par retraité.

Exemples — 1 retraité

Pensions brutes

Avant (rev. ≤ 2024)

Abatt. « âgés modestes »

Base imposable avant

Après (rev. ≥ 2025)

Écart

5 000 €

4 550 €

−2 796 €

1 754 €

3 000 €

+1 246 €

25 000 €

22 500 €

−1 398 €

21 102 €

23 000 €

+1 398 €

50 000 €

45 601 € (plaf. 4 399 €)

/

45 601 €

48 000 €

+2 399 €

Exemples — 2 retraités (même foyer)

Pensions brutes

Avant (rev. ≤ 2024)

Abatt. « âgés modestes »

Base imposable avant

Après (rev. ≥ 2025)

Écart

15 000 €

13 500 €

−5 591 €

7 909 €

11 000 €

+3 091 €

30 000 €

27 000 €

−2 795 €

24 205 €

26 000 €

+1 795 €

50 000 €

45 601 € (plaf. 4 399 €)

/

45 601 €

46 000 €

+399 €

À retenir : plus l’ex-assiette 10 % était élevée, plus l’impact du forfait 2 000 € peut être défavorable pour un seul retraité à forte pension. En couple, l’effet est limité.

Précisions épargne retraite : l’abattement de 2 000 € sur rentes suppose non-renonciation à la déductibilité des versements. Les capitaux peuvent être exclus (sauf cas spécifiques / prélèvement 7,5 %).

  • Évolution de la franchise en base de TVA : les seuils seront désormais fixés à 25 000 € pour les travaux immobiliers et 37 500 € pour les autres activités.
  • Réduction des niches fiscales : plusieurs dispositifs arrivent à échéance ou sont recentrés, notamment ceux liés à l’investissement Outre-mer et aux FCPI.
  • Accélération de la suppression de la CVAE : cette contribution sera totalement supprimée d’ici 2028.
  • Mesures en faveur des entreprises situées en QPPV (Quartiers prioritaires de la politique de la ville) : exonérations d’impôt sur les bénéfices et d’impôts locaux pendant cinq ans.
  • Doublement du plafond des dons aux organismes d’aide aux plus démunis : désormais fixé à 2 000 €, avec un taux de réduction d’impôt de 75 %.

Le texte prévoit également des ajustements techniques sur la fiscalité du patrimoine, des locations, et la contribution des grandes entreprises au financement de la sécurité sociale.

Comment le PLF 2026 impacte-t-il les impôts ?

Impôt sur le revenu : le gel du barème

Le gel du barème pour les revenus 2025 est l’une des mesures les plus significatives. Il entraîne une augmentation progressive de l’impôt pour les ménages dont les revenus évoluent avec l’inflation.
Exemple : un contribuable dont le revenu augmente de 3 % en 2025 pourrait passer dans une tranche supérieure sans réel gain de pouvoir d’achat.

Chez La Centrale du Placement, nous recommandons d’anticiper ce phénomène par une gestion fine des revenus : répartition de dividendes, arbitrage de plus-values, pilotage des revenus fonciers.

Taxe sur le patrimoine et holdings patrimoniales

La taxe sur les holdings vise les structures dont la majorité des actifs ne sert pas à une activité opérationnelle. Pour les dirigeants et familles disposant d’un patrimoine financier important, cette mesure invite à repenser la structure juridique :

  • distinguer les actifs productifs des actifs dormants,
  • étudier les exceptions liées aux participations dans des PME opérationnelles,
  • optimiser la trésorerie et les dettes pour réduire l’assiette taxable.

Cette taxe marque une nouvelle étape dans la volonté du gouvernement de cibler le patrimoine financier inactif.

Contributions exceptionnelles et fiscalité des entreprises

Le PLF 2026 maintient certaines contributions exceptionnelles pour les grandes entreprises, tout en abaissant progressivement leur taux. Les sociétés doivent aussi se préparer à l’entrée en vigueur d’un impôt national complémentaire lié à la directive GloBE (taux minimal mondial de 15 %).

Fiscalité locale et TVA

La franchise en base de TVA devient plus stricte : de nombreux indépendants et artisans devront désormais collecter la taxe, notamment dans le secteur du bâtiment.
Parallèlement, la disparition progressive de la CVAE allégera la fiscalité des entreprises à moyen terme.

Quels sont les objectifs du projet de loi ?

Le projet de loi de finances 2026 s’inscrit dans une stratégie de redressement budgétaire :

  • Réduire le déficit public à 4,7 % du PIB dès 2026, avec un objectif de retour sous les 3 % d’ici 2029.
  • Financer les priorités nationales : défense, sécurité, éducation, transition écologique, santé et justice.
  • Préserver le modèle social français, tout en garantissant un financement durable des retraites et de la protection sociale.
  • Favoriser la justice fiscale, en ciblant davantage les hauts revenus et en recentrant les avantages fiscaux sur les investissements productifs.
  • Moderniser l’économie française, via des incitations à l’investissement, à la réindustrialisation et à la transition énergétique.

En résumé, ce budget 2026 vise à financer des priorités nationales tout en restaurant la crédibilité budgétaire de la France auprès des partenaires européens.

Quand le PLF 2026 sera-t-il adopté ?

Le projet de budget a été présenté en Conseil des ministres le 14 octobre 2025, puis transmis à l’Assemblée nationale pour examen.
Le calendrier prévoit :

  • Débat parlementaire en octobre et novembre ;
  • Adoption définitive avant le 31 décembre 2025 ;
  • Entrée en vigueur au 1er janvier 2026.

Ce calendrier serré s’explique par les exigences européennes en matière de trajectoire budgétaire et de réduction du déficit public.

Quels sont les enjeux politiques ?

Le contexte politique est tendu. L’examen du budget 2026 à l’Assemblée nationale s’annonce houleux, entre amendements, propositions d’opposition et risques de censure du gouvernement.
Les débats opposent plusieurs visions :

  • Le gouvernement défend la rigueur budgétaire et la réduction du déficit comme un effort nécessaire ;
  • Le Parti socialiste et d’autres groupes de gauche dénoncent des mesures perçues comme injustes socialement ;
  • Certains députés de la majorité redoutent les effets de la taxe sur le patrimoine ou du gel du barème pour les classes moyennes.

Derrière les chiffres, le PLF 2026 cristallise donc une véritable discussion politique sur la répartition de l’effort national.

Quelles sont les critiques du projet de loi ?

Les critiques du projet de loi de finances 2026 sont nombreuses :

  • Risque de hausse d’impôt déguisée à travers le gel du barème de l’impôt sur le revenu ;
  • Crainte d’un impact négatif de la taxe sur les holdings pour l’investissement et la transmission d’entreprise ;
  • Réduction de certaines niches fiscales, perçue comme un frein à l’investissement immobilier et Outre-mer ;
  • Suspension de plusieurs dispositifs de soutien à l’économie sociale et solidaire ;
  • Inquiétudes sur la réforme des retraites, notamment le remplacement de l’abattement de 10 % par un forfait unique ;
  • Contestations politiques et menaces de rejet du texte par une partie de l’opposition parlementaire.

Malgré cela, le gouvernement souligne la nécessité d’un effort collectif pour stabiliser les finances publiques et préserver la souveraineté économique du pays.

L’analyse et l’expertise de La Centrale du Placement

Chez La Centrale du Placement, nous traduisons ces mesures budgétaires en décisions concrètes pour nos clients : dirigeants, investisseurs, retraités et familles patrimoniales.

Notre approche

  • Bilan patrimonial complet : évaluer vos revenus, vos structures, votre fiscalité et vos objectifs.
  • Scénarios chiffrés : simuler les effets du PLF 2026 sur vos impôts, votre retraite, votre patrimoine professionnel et immobilier.
  • Conseils personnalisés : ajuster vos placements, arbitrer entre barème et PFU, optimiser vos structures juridiques.
  • Suivi dans le temps : mise à jour annuelle selon les lois de finances successives.

Nous croyons à la pédagogie patrimoniale : comprendre pour mieux agir. Le PLF 2026 n’est pas seulement un texte technique, c’est un levier stratégique pour adapter vos investissements et préserver votre patrimoine.

Vos prochaines étapes

  1. Prendre rendez-vous avec notre équipe pour un bilan patrimonial complet.
  2. Identifier les mesures du PLF 2026 qui vous concernent (impôt sur le revenu, retraite, holdings, investissements, TVA).
  3. Simuler l’impact réel sur votre situation avant le vote définitif du texte.
  4. Mettre en œuvre un plan d’action avant le 31 décembre 2025 pour profiter des derniers dispositifs existants.